Samuel Favarica
Artiste peintre originaire de Rouen
D’origine portugaise par son père, Samuel Carujo Fava Rica, dit Favarica, est un artiste peintre français né à Rouen en 1971.
Amorce d’une œuvre globale
Début de l’itinéraire de Favarica
Un cursus qu’il abandonne rapidement pour se consacrer à cette activité exclusive : La peinture de l’ensemble de son studio, du sol au plafond. Il utilise alors cet appartement comme canevas pour ses œuvres, décorant chaque recoin de manière obsessionnelle, intégrant la peinture aux objets de son quotidien dans une perspective viscéralement ornementale.
C’est aussi à cette époque qu’il entreprend la création de totems et de bas‑reliefs à partir d’objets de récupération accumulés ainsi que la réalisation de peintures à l’acrylique sur toile pour des œuvres ornées de cadres larges et épais recouverts de bas et hauts‑reliefs peints.
Il utilise encore la peinture aérosol pour des graffitis, compose en extérieur de grandes œuvres murales à l’acrylique, peint sur des voitures, comme sur les façades, et produit des sculptures en résine polychrome de grands formats.
Œuvres de jeunesse – Formats divers
Expositions de jeunesse
Interventions à Rouen
Premières expositions à Rouen
Samuel Carujo Fava Rica en repeint intégralement l’espace, du sol au plafond, avant d’y installer ses œuvres pour offrir aux visiteurs une expérience totalement immersive à l’occasion de cette exposition individuelle.
Jean‑Marie Tiercelin lui consacre deux expositions personnelles à la galerie Médiane en 1993, du 17 juin au 30 septembre, puis en 1995, du 4 avril au 6 mai.
Il investit de bout en bout le rez‑de‑chaussée du Palais des Congrès de Rouen dans une exposition personnelle, place de la Cathédrale, lors du 4e festival Art et Déchirure, du 29 avril au 8 mai 1994.
Façades, voitures, bars et boîtes de nuit
Il réalise aussi des affiches pour L’EXO 7, club rock légendaire, boîte de nuit et salle de concert dirigée par Jacques Hupin, qui lui commande la peinture d’une voiture promotionnelle, une Renault 4 customisée munie d’une sono, achetée à un marchand de glaces qui l’avait personnalisée pour son activité, des performances en direct lors de concerts avec de la peinture fluorescente et de la lumière noire. Puis peint les murs dès son ouverture d’une autre grande salle de l’agglomération rouennaise, le Rock’n Roll Circus.
Fabrice Walter, patron hors norme du Pub Yesterday à Rouen et collectionneur d’art singulier, y montre ses œuvres en exposition permanente.
Le Baroque (bar qui devint ensuite le Shari Vari) l’expose lors de happenings et de performances.
Circuit des artistes singuliers
Premières expositions
Favarica commence à exposer ses œuvres dès 1990, participant à diverses manifestations et expositions collectives et rejoint très tôt le circuit des artistes singuliers.
En 1990, Caroline Bourbonnais l’invite à présenter ses premières réalisations au Musée de la Fabuloserie à Dicy dans l’Yonne. En 1993, il expose à la galerie L’Œil de Bœuf, rue Quincampoix à Paris, puis au sein de la Collection Cérès Franco à Lagrasse et à Montolieu dans la Coopérative‑Musée Cérès Franco. En 1994, il rejoint le Musée de la Création Franche de Bègles. Laurent Danchin, critique d’art et essayiste spécialisé dans l’art brut, l’art outsider et l’art singulier, présente son travail lors de l’exposition historique « Art Brut et compagnie : La face cachée de l’art contemporain » qui se tient en 1995, au pied de la butte Montmartre à Paris, au Musée de la Halle Saint‑Pierre.
Il repeint en 1992 la façade de la galerie des 4 Coins à Roanne – et par la suite à Lapalisse, dans le département de l’Allier, où le marchand d’art Luis Marcel a inauguré en 1997 L’Art en marche, un Musée‑Galerie d’Art Brut – et expose en 1994 à l’initiative de Jacqueline Chardon‑Lejeune à la galerie Poisson d’Or de Lyon.
Bien qu’il se soit à présent dissocié de la mouvance hors‑les‑normes, la critique d’art Jeanine Rivais, spécialiste des artistes marginaux, révèle une connivence toujours présente dans ses œuvres : « À mille lieues de tout académisme, de tout intellectualisme, la spontanéité de ses œuvres crée chaque fois la surprise, génère des émotions face à la psychologie qu’elles revendiquent, et aux forces pulsionnelles qui témoignent de sa grande créativité. »
Un art singulier
Favarica est un artiste singulier protéiforme et atypique.
Son travail s’inscrit dans plusieurs mouvements artistiques tels que le Lowbrow, le Pop surréalisme mâtiné de symbolisme ou l’art « hors‑les‑normes ».
Il est important de noter que les références à ces mouvements ne sont pas strictement définies et peuvent s’entrelacer, mais elles permettent de comprendre les influences et les inspirations qui orientent le travail de Samuel Carujo Fava Rica.
Lowbrow
Émanation des comics, des films de science‑fiction et des films d’horreur, de la musique rock, attrayant panache de sarcasme et d’humour noir, dans un jaillissement de styles graphiques décalés, le Lowbrow subvertit intentionnellement les conventions artistiques, tant traditionnelles que conceptuelles.
Pourtant, loin d’être « bas du front » – l’appellation Lowbrow vient en négatif de highbrow qui signifie littéralement « front élevé », intellectuel – par le maniement outrancier des icônes emblématiques de la culture populaire, il accuse notre autoperception, comme celle du monde qui nous entoure.
Symbolisme pop
Si le Lowbrow est également connu sous la dénomination de Surréalisme pop, la peinture de Favarica se distingue de ce courant par une approche plus symboliste et introspective – par des œuvres oniriques chargées de symboles, des thèmes mythologiques et sacrés, de nombreuses références à l’histoire et une forme d’élitisme. Elles révèlent un univers fantasmatique et fantasmagorique dans une richesse de détails, quelquefois abstrus ou ambiguë, parfois tapissé d’assemblages et d’éléments orientalistes, où la densité est omniprésente.
Samuel Favarica se rapproche en cela d’artistes comme Gustave Moreau ou Gustave Doré, par l’accumulation des motifs graphiques et picturaux comme par l’intensité des thèmes abordés.
Une dimension pop est aussi constitutive de son œuvre, indubitablement. Elle propose des accroches permettant son accès, pour en pénétrer les compositions, en découvrir le sens, comme différentes clés en ouvrant les facettes. Chaque tableau est constitué d’un éclectique mélange d’influences culturelles, vibrant de formes audacieuses et de motifs détaillés, parsemé de clins d’œil à l’histoire de l’art. Des allégories y côtoient des figures énigmatiques et surprenantes dont la combinaison est amenée avec la volonté d’exercer une fascination sur le spectateur.
On peut parler de pop symbolisme.
Art hors norme
Définitivement non conventionnel, l’art hors‑les‑normes se caractérise par son originalité, sa spontanéité et son refus des contraintes artistiques traditionnelles. Jean Dubuffet a appelé cette forme d’expression « Art Brut », pour souligner son caractère brut, immédiat et non transformé – expression d’une vision personnelle, souvent visionnaire.
Il a commencé à s’intéresser aux œuvres d’artistes marginaux et autodidactes, parfois enfermés dans des institutions psychiatriques ou des prisons. À l’occasion de la première exposition de la Collection d’Art Brut qu’il organise en 1949 à la galerie René Drouin, il rédige ce traité L’Art brut préféré aux arts culturels.
Des dessins d’enfants, puis à l’instar des surréalistes, aux réalisations d’aliénés mentaux, s’interrogeant sur la notion d’art des fous, Dubuffet conclut : « il n’y a pas plus d’art des fous que d’art des dyspeptiques ou des malades du genou ».
« Macmania 2000 » – Installation – Sculpture | Peinture | Éclairage | Matériel informatique | Mobilier
Mac Mania 2000, installation de Samuel Favarica réalisée en 2000 sur le thème du Macintosh, comporte un quadriptyque sur plaques d’aluminium peintes à l’acrylique et éclairées au verso par des tubes fluorescents de lumière bleue, au recto par un tube de lumière jaune, un volume, sculpture en résine peinte à l’aérosol, ainsi qu’un siège.
Il s’agit d’une œuvre interactive disposant d’un ordinateur Macintosh, logiciel Mac Paint installé, et de l’imprimante Image Writer II, inclus dans la sculpture. Elle invite le spectateur à s’y asseoir pour devenir utilisateur de l’installation, autorisant à la création et l’impression d’images sur ce matériel d’origine.
Le Macintosh 128K est le premier ordinateur personnel de la famille des Macintosh lancé par Apple le 24 janvier 1984.
ImageWriter II est le 2e modèle d’imprimante matricielle a avoir été fabriqué par la société Apple Computer qui prenait en charge l’ensemble de sa gamme de produits informatiques lors de sa sortie en septembre 1985.
MacPaint, logiciel de création et d’édition d’images matricielles développé par Apple, est apparu avec le premier Macintosh en 1984. Il servit la même année à la création du premier comics entièrement réalisé avec un ordinateur, Shatter de Peter Gillis et de Mike Saenz, dessinateur.
Développement de l’œuvre
Pourvoir du sens
Création artistique contre formule générique
Une vitrine de façade s’est substituée aux mouvements artistiques, avec publication d’annonce en guise de manifeste et bannière d’allégeance pour caution.
L’exploration critique est désormais remplacée par la fabrication d’un produit conforme.
De Erró, artiste cofondateur de la figuration narrative, on a vu proliférer le street art.
Dès les années 60, l’artiste peintre postmoderne Guðmundur Guðmundsson, dit Erró, utilise le collage comme une écriture automatique pour en saturer ses œuvres. En 1958, à Jaffa, il exécute les dessins‑collages de la série « Démasquez les physiciens, videz les laboratoires ! » et commence à peindre à partir de collages préalables vers 1959. Mais c’est en 1964 à New York qu’il renonce définitivement à inventer des formes personnelles pour se consacrer exclusivement à ses « tableaux‑collages ».
Par l’accumulation picturale, il livre une violente critique contre le poids insoutenable des clichés vides de sens, le caractère superficiel de l’image façonnée par les médias et les processus de manipulation. La sincérité des émotions y est subvertie par l’apparence, les réduisant à de « pseudo‑sentiments ridicules, kitsch et dégénérés qui pervertissent l’action, la vraie dramatique esthétique, la confrontation conflictuelle et la lutte pour un changement de ce monde en une misérable pseudo‑activité hollywoodienne » (Extrait du catalogue « Erró – Von Mao bis Madonna », Museum moderner Kunst Stiftung, 1996, Vienne).
En connaissant le contexte de son œuvre, on peut aujourd’hui sourire de la récupération stylistique vide de signification et quasi généralisée du peintre, que ce recyclage soit conscient ou inconscient.
Toi aussi deviens un artiste avec l’IA
La notion de formule s’incarne particulièrement dans l’usage répandu de visuels générés par des réseaux antagonistes génératifs ou algorithmes d’IA générative (Apprentissage non supervisé qui, dans le domaine de l’Intelligence Artificielle, désigne l’apprentissage automatique ou machine learning) capables de définir de toutes pièces une image déterminée à partir d’une description.
Ce procédé ne supplée nullement l’art, il ne tient pas lieu ici de recherche personnelle, d’une démarche immanente ou de création distinctive.
La peinture est la réalité intérieure du peintre.
Il est question de cheminement individuel. Car l’acte de peindre est aussi essentiel que la peinture qui en est la propriété intrinsèque – tangible, c’est une seule et même chose. Il ne s’agit pas de produire un visuel comme on choisirait un motif de papier peint, de remplir un formulaire pour obtenir quelconque image à l’instar d’une pochette‑surprise.
Art numérique
Technique
Ces œuvres sont imprimées sur un support en aluminium brossé où l’ajout de blanc apporte différents niveaux d’opacité masquant partiellement le support métallique avant la pose de couleurs transparentes – se superposant au blanc ou révélant le métal – et d’un vernis sélectif offrant brillance et épaisseur à certains motifs.
L’encre y est fixée aux UV, procédé d’impression qui confère aux couleurs une résistance exceptionnelle à la lumière. Une découpe du support emprunte parfois le sillage d’un contour, donnant à certaines de ces créations la figure d’une silhouette.
Chaque tableau est ensuite verni à l’étuve par un vernis de finition en polyuréthane ciré et poli, durable et homogène, à l’aspect lisse et brillant. La surface ainsi vitrifiée s’approche alors sensiblement d’un laque.
Caractère non hiératique des œuvres
Tout au plus peut‑on y déceler l’expression nuancée d’un caractère spirituel universel, mais ceci ne constitue pas l’aspect fondamental de son œuvre. S’il est sporadiquement fait emploi de symboles religieux en référence à divers cultes, parfois à des rites liturgiques, les compositions sont essentiellement sous‑tendues par de nombreux thèmes mythologiques qui telle une disposition universelle s’étendent à tout.
Le maniérisme est inhérent à chaque œuvre.
Subtilités graphiques et ornementales, traitement des formes et des couleurs, transparence et raffinement des textures, application de dorures et brillance accrue de certains motifs, cette acuité déterminerait une interprétation stéréotypée, celle de la religiosité ?
Or le baroque – préfiguré par le maniérisme – est l’antonyme du spirituel tant ce dernier s’oppose au sensuel et au charnel. L’art baroque est résolument excessif dans l’illusion de son rendu éclatant, par l’enchaînement violent de sa dramatisation, tourmenté par la théâtralité de son action et le réalisme amplifié de sa représentation.
Et cette ardeur est encore intensifiée par la stagnation du classicisme.
Ces concepts expriment des visions fondamentalement opposées. Précisément comme pour le spiritualisme, qui entretient une dichotomie entre spirituel et sensible, dans un immobilisme où la matière entrave l’esprit – censé constituer le fond éternel de l’être.
Ou, à l’image de ce qu’écrit Roger Balavoine en parlant de Favarica, s’il faut évoquer une intention dans l’utilisation de ces symboles, peut‑être est‑elle pareille à cette « démythification sexuelle, ancrée dans le désir d’importuner le poids ancestral des regards mornes ».
Dessin
Technique de dessin
L’encre de Chine est choisie pour la qualité de son noir, dense et profond, l’encre à l’alcool pour l’intensité et la luminosité de ses pigments, ainsi que pour la fluidité de sa répartition sur le papier.
Subjectile, le papier comme support de l’œuvre
On le suppose fragile. L’est‑il seulement plus qu’une peinture sur toile ?
Le grammage du papier choisi est particulièrement épais, de 300 à 850g/m2. Un vernis mat de protection y est appliqué en finition, avant marouflage avec de la colle à l’amidon sur tarlatane de coton et sur toile de lin naturel de 520g/m2, qui enduite de colle de peau de lapin est tendue sur un châssis en bois.
Mais en peinture, la blancheur d’un blanc de titane est plus prononcée que celle d’un papier composé à 100% de coton naturel. Et pourtant le papier révèlera à la lumière un éclat incomparablement plus intense, incontestablement.
À l’instar de ce que l’on nomme l’albédo, terme employé dans le domaine de la climatologie, la matière du papier possède un pouvoir réfléchissant nettement supérieur à celui de la peinture.
Ceci est expliqué par son indice de réfraction plus élevé.
Éclairée, la texture du papier renvoie la lumière dans toutes les directions. On parle de réflexion diffuse – diffuse parce que la lumière se réfracte et donc se réfléchit. L’encre ne recouvre pas le papier car celui‑ci l’absorbe conservant ainsi cette qualité de diffusion qui lui est propre.
Il permet aussi de travailler avec richesse de détails, d’une définition prééminente à celle de la peinture sur le grain d’une toile, aussi fin soit‑il.
Enfin, c’est une matière que l’on caresse – sans dévoiler le plaisir incommensurable que l’on éprouve à y entendre bruire les outils à sa surface.
Matière d’œuvre, répudiation de la matière plastique
Surnommé « septième continent » ou « continent poubelle », le vortex de plastique – ou vortex de déchets du Pacifique nord – est emblématique de cette pollution de la matière plastique, qui s’immisce depuis la fin du XIXe siècle dans les objets du quotidien.
Sans plus évoquer les effets désastreux du plastique sur l’environnement, on sait que la peinture acrylique est composée de résines synthétiques polyacryliques ou polyvinyliques. Et si les peintures étiquetées comme non toxiques sont plus sûres pour l’homme, elles ne le sont pas nécessairement pour l’environnement. Une fois déversées dans les égouts ces eaux usées polluent les cours d’eau, ayant un effet notable sur les milieux aquatiques.
La question n’est pas ici de bannir l’acrylique à tout prix, mais de s’en dispenser dans la mesure du possible.
Enfin le plastique est un matériau quelconque car abondamment répandu, banal et ordinaire ; c’est même sa caractéristique essentielle. Il est tellement commun de couvrir de plastique l’intégralité de notre cadre de vie, des babioles les plus dérisoires aux toiles de peintre, elles aussi recouvertes de plastique.
Or l’art n’est pas anodin. Et s’il peut éventuellement lui arriver de l’être dans son propos, il ne doit pas pour autant constituer – à l’égal du plastique – un objet insignifiant.
Du dessin comme squelette et tropisme du papier
La trace de l’encre sur le support vierge du papier n’offre aucun repentir – tellement habituel en peinture. On ne peut ni la redessiner ni la rectifier, ni l’effacer ni la dissimuler et pour l’escamoter, la seule possibilité est de la noircir.
L’encre sur papier conduit à une approche différente, et ce substantiellement parce que recouvrir un support papier d’une peinture solide est un non‑sens. Le papier absorbe l’encre – c’est là sa nature profonde. Or la peinture le contrarie. De propriété solide et indélébile, elle le couvre, elle le macule et l’opacifie sans établir de convergence.
L’absence de repentir force à la rigueur, obligeant à une justesse de la ligne.
Peinture en 3D stéréoscopique
Anaglyphe
En résidence d’artiste depuis 2022 au centre culturel André Malraux de Rouen, Samuel Favarica développe un travail de recherche sur l’anaglyphe et réalise une série de dessins sur papier, de grands formats dont les dimensions peuvent atteindre 130 × 260 cm.
Les anaglyphes ajoutent une dimension supplémentaire à l’image qui est révélée par des lunettes aux filtres rouge et bleu cyan. Ils utilisent la stéréoscopie, une technique qui permet de créer une illusion de profondeur en utilisant des images séparées pour chaque œil. Les couleurs complémentaires rouge et cyan (teinte située entre le bleu et le vert) sont utilisées pour créer cet effet.
Le spectateur comprend la profondeur ainsi que la distance qui le sépare des objets regardés par l’observation simultanée des images légèrement différentes provenant de chaque œil, car décalées sur l’axe des abscisses en raison de leurs positions respectives, et leur synthèse par le cerveau. Les anaglyphes comme la 3D stéréoscopique procurent une vision en trois dimensions à partir d’une surface plane.
La différence entre ces techniques réside dans la façon dont cette illusion est créée. L’anaglyphe est une technique de stéréoscopie mais utilise deux images de couleurs différentes sur un même format, vues à travers des lunettes à lentilles rouge et bleue pour créer l’illusion de profondeur. Ces lunettes 3D vont dissimuler concomitamment au regard de chaque œil l’une des deux couleurs pour ne produire que sa complémentaire. La 3D stéréoscopique classique, en revanche, utilise deux images distinctes prises à partir de perspectives légèrement décalées d’un même sujet présentées indépendamment à chaque œil pour simuler l’effet de 3D. L’anaglyphe et la stéréoscopie exploitent donc la vision binoculaire mais d’une manière différente.
Il suffit alors de chausser les lunettes pour que les œuvres prennent une singulière dimension de profondeur, offrant aux spectateurs une expérience totalement immersive.
« Elephant Man » – 100 × 120 cm
Encre de Chine et encre à l’alcool sur papier marouflé sur toile de lin
« Guerniquée » – 130 × 260 cm (Diptyque composé de deux formats de 130 × 130 cm)
Encre de Chine et encre à l’alcool sur papier marouflé sur toile de lin
Projets artistiques
Dans la continuité de son travail de recherche et de création sur les anaglyphes, initié lors de sa résidence artistique au centre Malraux, et pour la suite de son développement, Samuel Favarica sollicite l’intervention d’autres artistes. Artistes peintres et sculpteurs d’horizons variés ayant la volonté de s’atteler à cette expérience en réalisant des œuvres personnelles qui incorporent la 3D stéréoscopique à leurs techniques respectives.
Plusieurs personnes sont pressenties et certaines y sont déjà associées, avec cette démarche d’appropriation de l’anaglyphe dont les possibilités d’exploration sont étendues. Parce que le potentiel technique de cette conception d’image reconstituant la vision du relief mérite encore d’être révélé, approfondi et continué à être travaillé.
La réunion du résultat de ces différentes approches est programmée dès la fin de cette année 2023, date d’une première exposition collective – qui deviendra itinérante et modulable – pour ensuite se compléter.
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